YONI ALPHA, l’Homme « PAILLE »

par | 2 Fév 2021 | MUSIQUE & DANSE | 0 commentaires

Richès Karayib vous présente Yoni Alpha plus connu sous son nom d’artiste « Paille » ou « l’Homme Paille ».

Originaire de Martinique, il est avant tout auteur-chanteur de Raggae-Dancehall et est aussi enseignant de Management et de Communication.

Depuis plus de 17ans, il ne cesse de nous surprendre, album après album, morceau après morceau. Son flow, la maturité, l’intelligence de ses propos et cette manière de traiter les sujets sans langue de bois font de lui un artiste à part entière.

Il a collaboré avec de grands artistes caribéens, de Kassav en passant par Etana, Konshens, Anthony B, Meryl, Straïka D et j’en passe…

D’ailleurs il nous réserve quelques bonnes surprises.

Découvrons ensemble cet Homme, « l’Homme Paille » qui se cache derrière son chapeau…. De paille.

Démarrons avec cette vidéo qui mettra tout le monde d’accord!

PAILLE A UN MESSAGE POUR TOI !!!

VOIR Á LA FIN DU POST

QUI JE SUIS

On m’appelle Paille depuis 97, c’est un surnom qui à la base n’a rien à voir avec la musique, c’est venu de l’expression « Boulé An Pay » (en créole, signifie soûl) et comme j’ai eu quelques anecdotes avec l’alcool durant ma jeunesse le surnom est resté et est devenu PAILLE, mon nom d’artiste.

On en rigole maintenant mais à l’époque ce n’était pas marrant.

Je chante plus du Dancehall, Raggae, Hip Hop, mais dans l’absolu c’est l’écriture qui me plaît, peu importe la direction musicale, peu importe le tempo.

J’aime la logique du storytelling et le rap, le Dancehall le font bien.

Il y a des musiques plus légères, qui vont être intéressantes pour leurs musicalités comme le zouk, mais qui sont aussi nécessaires à certains moments, c’est une histoire de mood, de période… et plein de choses.

MES DÉBUTS

Je crois que j’ai toujours fredonné, balbutié des petits textes que j’écrivais moi-même et déjà lors des petits plans au collège je me retrouvais sur le podium à chanter les 4 mesures que j’avais écrites à l’époque.

Et puis de mémoire, en 2000-2001, par accident, je vais dans le studio de Byronn et on essaye un « petit truc », le résultat ne me plaisait pas parce que j’avais effectivement eu beaucoup de difficultés à retranscrire ce que j’avais en tête au micro.

Je voulais progresser, j’ai commencé à y aller très régulièrement puis, à ne faire que ça…

Et puis c’était parti.

1ère CHANSON

« PA SA PALÉ BAY » mais il n’était pas sous la forme connue aujourd’hui.

CELLES QUE JE PRÉFÈRE

Une fois sorties, les chansons ne m’appartiennent plus, il faut être amoureux de ce qu’on est en train de faire au moment où on le fait.

Cela étant, il y a des chansons qui durant l’écriture donnent plus de plaisir parce que ça s’enchaîne mieux ou que l’angle de la problématique semble plus intéressant.

Mais je suis forcément plus motivé par celles qui viennent, parce que je vais écouter, refaire, chercher le bon mot, la bonne façon de prononcer, que par celles qui sont déjà faites.

SÉ DÈYÈ STYL KI NI STYL DÈYÈ FASON  KI NI FASON…

Prochain Album !

J’essaie de préparer un prochain album. Je ne sais pas quand il sortira.

Avec le contexte sanitaire on manque de visibilité, c’est très difficile de dire qu’on va « lâché »  la musique et qu’on ne pourra pas la vivre.

J’ai très peu d’intérêt à le sortir pour le mettre sur une plateforme.

Ce que j’aime, c’est chanter, voir des gens, avoir un public en face et avoir une interaction.

MES GRANDS MOMENTS

J’ai fait 2 fois Bercy, la Nuit de l’Outre-Mer 2 fois, l’Olympia avec E.sy Kennega…

J’ai aussi fait des festivals, un peu partout dans le monde : Maroc, Canada, Colombie, Allemagne, Suisse, Réunion…

En vrai, c’est violent, mais quand on a commencé à chanter, Byronn et moi, il était question de chanter à Sainte-Luce et les choses ont pris d’autres proportions.

Mais la période où on a travaillé sûrement le plus dur, c’est celle qui nous a permis de passer de rien à quelque chose.

Á partir du moment où on a quelque chose, il y a une sorte d’effet boule de neige qui peut s’arrêter très vite. Moi, j’ai eu de la chance.

Mais, quand tu n’es connu de personne, que tu fais ton truc dans ton petit studio et que personne ne t’a jamais écoutée, que personne n’a envie de t’écouter, sortir de l’ombre, c’était une vraie énergie à ce moment-là.

On dormait quasiment au studio. On pouvait y rester jusqu’à 5h du matin, le père de Cédric nous « mettait dehors » parce qu’on faisait trop de bruit.

C’était complètement autre chose, mon existence à l’époque, n’était que musique.

Je pensais musique, je réfléchissais au lendemain à ce que j’aurais fait, à la manière dont je devrais faire. Certes, avec beaucoup moins de logistique que maintenant mais il y avait une énergie qui était folle.

QUELQUES UNES DE MES COLLABORATIONS

En tant que Lucéen, une de mes plus grandes collaborations serait celle avec Straïka D.

Je suis né avec la musique de Straïka D, toutes les personnes autour de moi étaient fans de Straïka D et moi-même j’en étais fan. J’en suis toujours fan d’ailleurs.

J’ai eu l’occasion de collaborer avec des artistes locaux et caribéens tels que  Etana, Konshens, Anthony B.

ET PLUS ENCORE Á VENIR…

On travaille sur des feat. avec Lyrikal et Skinny Fabulous. On essaie de s’ouvrir.

Le monde est devenu à la fois extrêmement petit parce qu’on peut se parler rapidement et en même temps, c’est une vraie problématique parce que d’une information à une autre, il n’y a aucune chance de pouvoir prioriser justement.

Il y a pleins de choses qui peuvent se dégoupiller et en même temps, il y a tellement d’informations, tellement de projets, tellement de gens motivés à faire tellement de choses que ça peut créer une forme d’immobilisme.

Les perspectives sont très nombreuses et on a fait de belles avancées: il y a 10 ans, il n’aurait pas été possible de faire le clip avec Etana, une jamaïcaine qui vienne ici !

On essaie de proposer à Lila Iké une chanson que j’ai écrite, mais ce n’est pas simple.

La musique reggae est particulière parce que tant que les chanteurs sont dans le giron jamaïcain, c’est jouable. Á partir du moment où ‘ils s’internationalisent, c’est un autre délire.

Les anglophones ont ce trait de caractère et ont une urgence économique qui n’est pas aussi palpable chez nous. Du coup, ils ont tendance véritablement à prioriser ce qui a du sens pour une carrière ou une perspective pour un marché, peut-être même avant l’aspect musical.

Ce qui fait sens, je ne veux pas critiquer ça, mais c’est vrai qu’on a une temporalité qui est plus lente, on aime bien être sûr du morceau alors que les anglophones vont peut-être faire les choses de manière un peu plus spontanée mais qui auront plus de sens sur le plan marketing.

Il y a ce petit gap à passer pour nous.

MES MODÈLES 

KASSAV

Ils sont devenus des amis, d’ailleurs, j’ai écrit pour KASSAV, Naimro m’avait sollicité à l’époque.

Voilà une autre de mes plus grandes Collaborations.

Le titre « Pié Mwen » que j’avais initialement appelé  « Ladjé Mwen » est le 2ième single de leur dernier album.

J’ai éprouvé une grande fierté à écrire pour KASSAV, bien plus que d’autres choses que j’ai pu faire de ma vie.

D’AUTRES MODÈLES

MACHEL MONTANO

MAJOR LAZER

Ceux qui réussissent à ne pas travestir la musique en gardant les sonorités qui ne soient pas complètement aseptisées.

Ils ont quand même cette volonté de particularisme tout en réussissant à avoir une aura qui dépasse le cadre local.

UN CRÉDO ?

Non, je n’ai pas de citation…

Je déteste donner aux gens l’occasion de réfléchir à ma place, je trouve que c’est une forme de paresse intellectuelle, c’est mon point de vue.

Après mon crédo, c’est de dire qu’on ne va pas gagner mais que le combat est intéressant.

Je sais que la vie est dure et que je ne vais pas forcément finir là où j’avais prévu de finir, mais l’idée de me battre et de cheminer vers cet objectif est intéressante.

Donc, le fait d’avoir des choses à conquérir, d’avoir des perspectives légitiment le fait que je me réveille le matin.

Je ne connais pas la béatitude, ce n’est pas ma personnalité.

Je pense que le bonheur, c’est la perspective des choses à atteindre. Quand il te reste des choses à faire et qu’elles ne sont pas trop éloignées pour te décourager et en même temps, pas trop proches pour ne pas perdre en valeur et en intérêt. Ça fait sens.

C’est d’ailleurs pour ça que les parents finissent par dévouer leur existence à leurs enfants. En vieillissant, les choses qu’on peut accomplir sont de moins en moins nombreuses, on perd des perspectives. On passe le flambeau à nos enfants en espérant qu’ils fassent mieux que nous.

Nous pensons que ce sont les enfants qui ont besoin des parents, c’est l’inverse !

DES ERREURS Á ÉVITER ?

De ne pas se conforter dans la béatitude.

Si on considère le système que nous avons créé, il est question de monter les uns sur les autres en espérant arriver soi-même en haut de la pile.

Du coup plus personne n’a d’intérêt à aider son prochain, en tout cas aidé celui qui est à côté si ce n’est dans l’intérêt indirect de monter lui-même.

La problématique, c’est que ce postulat est basé sur une forme de mégalomanie des uns vis-à-vis des autres, c’est une question qui n’est pas soluble, à laquelle tout le monde est persuadé d’avoir la réponse.

Je pense que cette mégalomanie, ne nous rend pas objectif concernant nos existences. On est toujours persuadé qu’on va faire partie des quelques-uns que le système va choyer.

Du coup, on n’a pas de vraies raisons de créer un autre système puisqu’il n’est plus question d’abolir l’esclavage, il est question pour tout un chacun de devenir un maître.

 

Le commerce triangulaire c’est le premier cas d’excès de capitalisme qui a été observé mondialement. Et pourtant, tout le monde en garde un exemple qui est mal compris parce qu’on l’entend comme étant l’exploitation des Noirs par les Blancs.

En fait, c’est avant tout l’exploitation des uns par les autres.

Ce qui est pour moi extrêmement préoccupant et interpellant, c’est qu’on reproduit nous-même ce schéma qui nous a mis en esclavage pendant 400 ans.

En vrai si on me pose la question, est-ce que j’ai plus de respect pour un Isalop Blanc que pour un Isalop Noir, pour moi c’est pareil !

Je pense qu’on a créé une société extrêmement dure. On a tendance à croire que c’est une sorte d’oasis où tout va pousser et en fait non…

Tu auras effectivement quelques fleurs qui seront adaptées à ce contexte-là, qui vont réussir à surnager et à créer chez toutes les autres l’illusion que c’est possible.

ET LA CARAÏBE…

Quand j’ai eu l’occasion de voyager à la Dominique, ou à Sainte-Lucie, j’ai constaté que les îles anglaises se connaissent entre elles, c’est très certainement lié au Commonwealth.

En gros, quand tu regardes le journal de Sainte-Lucie tu as des informations de Saint-Vincent ou encore de la Barbade, etc…

Chez nous, dans les îles françaises, il y a une sorte de méconnaissance de nos histoires et donc cette construction de la Caraïbe, forcément, passera par un mieux savoir des uns vis-à-vis des autres.

Je pense qu’on crée de la proximité quand on comprend et comprendre c’est éduquer, comprendre c’est expliquer, comprendre c’est échanger et le temps qui est dédié à cela c’est l’école.

On ne va pas demander à des adultes qui ont déjà fait un cheminement de pensée, qui ont déjà construit des certitudes et qui se sont déjà construits autour de ces certitudes d’aller tout remettre en question ou de fabriquer une identité caribéenne.

C’est presque trop tard, qu’on le veuille ou non, ça doit être plus tôt et cela doit arriver à un moment où les esprits sont encore vierges, candides et en volonté de comprendre.

C’est un vœu pieux parce que ça n’arrivera pas, le monde va trop vite aujourd’hui pour prendre le temps de mieux se connaître.

Ça aurait été bien qu’on soit effectivement en mesure de comprendre nos autres pour ne pas être à chaque fois dans le préjugé.

PAILLE A UN MESSAGE POUR VOUS !!!

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