SANDISHA ANTOINE

par | 5 Jan 2021 | SPORT & SANTÉ | 0 commentaires

Richès Karayib vous présente Sandisha Antoine la plus Martiniquaise des Saint-Luciennes.

Aujourd’hui, elle se dédie pleinement à sa carrière sportive après avoir obtenu son Diplôme de Comptabilité et Gestion et après avoir été comptable pendant 3 années.

Depuis la fin de l’année 2019, elle basée à la Jamaïque où elle se prépare pour les Jeux Olympiques de Tokyo, qui auront lieu en Juillet 2021, elle y représentera Sainte-Lucie sur l’épreuve du triple saut.

Sandisha nous raconte son parcours.

 

QUI JE SUIS

Je suis Sandisha Antoine, née à Sainte-Lucie j’ai émigré en Martinique en 2001 à l’âge de 9 ans avec toute ma famille : ma mère, mon beau-père, mon petit frère et ma petite sœur. Je suis la 5ème d’une fratrie de 8 enfants (ma soeur benjamine est née en Martinique).

J’ai grandi à Bellevue Vieux-Fort à St Lucie.

A l’époque sans eau courante, ni électricité, je m’amusais à courir partout, à grimper aux arbres, à jouer au cricket et à toutes sortes de jeux avec les garçons, sachant que j’ai grandi avec 4 frères aînés, j’étais un vrai garçon manqué.

C’était mes meilleures années, mes meilleurs souvenirs d’enfance.

Aussi l’athlétisme était le sport scolaire par excellence, donc tout naturellement je participe au « sports day » depuis mon entrée à l’école primaire.

A 11 ans, j ’ai été placée en foyer pendant 9 mois, le temps que ma mère régularise sa situation, obtienne sa carte de séjour et trouve un logement décent afin de nous accueillir, mon petit frère, ma petite sœur et moi-même.

Et là… on me demande de choisir une activité à pratiquer.

Bien évidemment, j’ai choisi l’athlétisme, à cette époque j’étais une fan de Marion Jones, je l’ai découverte aux championnats du monde d’Edmonton en 2001. Elle me fascinait, je voulais être comme elle, aussi rapide et sauter aussi loin.

Au fil du temps le stade est devenu mon coin de paradis.

Le lieu où je pouvais m’exprimer, où j’avais un total contrôle. Le lieu qui m’a aussi donné cette structure dont j’avais besoin, la discipline et la piste m’ont permis de rêver et de croire en moi.

Make a Change

MES PREMIERS EXPLOITS

En 2007, je participe à mes premiers CARIFTA GAMES. Je remporte la médaille d’argent au triple saut des moins de 17 ans.

Cette médaille d’argent était la première dans l’histoire de l’athlétisme de Sainte-Lucie, c’est à ce moment que j’ai compris ce que pouvait m’apporter ce sport.

C’était une ouverture sur la Caraïbe et aussi sur le monde, c’était ma porte de sortie.

       En 2007 et 2008, je suis médaillée d’argent aux championnats de France cadets tout en restant en tête des palmarès et je réalise consécutivement les meilleures performances françaises cadettes de ces deux saisons.

    Je participe aux championnats du monde cadets à Ostrava en 2007.

    Je suis deux fois championne des CARIFTA GAMES dans la catégorie des moins de 20 ans. Une fois en 2009 à Sainte-Lucie, un de mes meilleurs souvenirs, d’autant plus que cela se passait dans mon pays. 

    C’est vraiment un de mes meilleurs souvenirs.

    ET en 2010, pour la seconde fois aux Iles Caïmans.

    Depuis mes débuts, c’est avec fierté que j’ai embrassé la possibilité de représenter non seulement Sainte-Lucie mais également la Martinique. Je suis et je resterai la plus Martiniquaise des Saint-Luciennes comme on le disait à l’époque sur les pistes.

    Chaque médaille gagnée ou chaque qualification obtenue, a représenté l’investissement de la Martinique, le savoir-faire de mon entraîneur, le soutien de mon club et les aides financières de la région Martinique de l’époque. En somme, de belles années dans les jeunes catégories, laissant présager une éclosion en sénior.

        Les choses se compliquent un peu car il faut lier le sport et les études et ce n’est pas très évident.

        En 2013, j’arrive cependant à réaliser un doublé aux championnats de France espoirs en remportant le saut en longueur et le triple saut. Cette même année, je termine 2ème des championnats de France élite au saut en longueur.

        et les DOUTEs…

        LES PHASES DE DOUTES

        A partir de 2014 les pépins physiques s’enchaînent et le doute s’installe.

        Je pense à mon futur, il faut pouvoir se nourrir, payer ses factures… Je dois donc tenter de lier boulot de comptable et sport, ce qui est difficile sans horaires aménagés.

        Fin 2017, après avoir fait une saison quasi blanche à cause de douleurs répétées aux tendons d’Achilles, j’ai voulu abandonner et je prévoyais de mettre fin à ma carrière sportive à la fin de la saison.

        ADIEU LES DOUTES !

        Mais en 2018, je me surpasse aux jeux de la Caraïbe et d’Amérique Centrale (CAC) en Colombie, je bats mon record personnel réalisé 3 ans avant et je termine à la 5ème place de cette compétition remportée par la championne olympique en titre Caterine Ibarguen.

        C’est en quelque sorte un « wake up call » (prise de conscience).

        J’ai à nouveau ressenti toute cette passion que j’avais pour ce sport et j’ai su à ce moment que j’avais encore tellement à faire.

        Donc il faut être courageux et aller à la poursuite de ses rêves, ce n’est pas grave si le résultat n’est pas celui escompté si on a tout tenté et qu’on s’est donné à 100%.

        L’ÉCLOSION…

        Fin 2018, je trouve le courage et prends la décision de me consacrer entièrement à ma carrière sportive et je finis par quitter mon emploi.

        Janvier 2019, je change de cadre d’entraînement et sors de ma zone de confort.

        Le comité olympique de Sainte-Lucie me soutient financièrement et met tout en œuvre pour optimiser mes conditions d’entraînement pour les championnats du monde en salle en mars 2020 et pour les jeux Olympique de TOKYO en JUILLET 2021.

        Cette stratégie se révèle payante car je suis à nouveau médaillée d’argent des championnats de France élite au triple saut.

        Depuis la fin de l’année 2019, je suis basée à la Jamaïque où je me prépare pour les Jeux Olympiques à Tokyo en Juillet 2021.

        Je m’entraîne aujourd’hui avec l’une des meilleures sauteuses mondiales et je côtoie des personnes excellentes dans leurs disciplines respectives.

        Je me sers donc de cette énergie et cela m’a permis de faire grandir ma confiance en moi et de réaliser que je peux aussi être une des meilleures de ma discipline.

        Sortir de sa zone de confort peut faire peur mais finalement cela permet vraiment de se révéler.

        Il n’est pas facile de dire qu’on veut devenir sportif professionnel et vivre de sa passion peut être difficile.

        Il est important de trouver du soutien, surtout financier, ce qui n’est pas toujours évident car le projet est souvent non compris ou mal compris.

        PLUS QU’UNE PROFESSION C’EST UNE PASSION

        Il ne s’agit pas juste d’une profession, c’est une passion, c’est la possibilité d’inspirer, c’est la possibilité d’être un exemple, c’est être l’ambassadrice de mon île et de ma région.

        C’est la possibilité de transmettre les valeurs de l’olympisme, qui sont pour moi tout simplement des principes de vie.

        J’en profite pour remercier LS TRADE CORP., une petite entreprise Martiniquaise, qui me soutient depuis 2019 et qui m’aide dans la poursuite de mon rêve.

        Cette entreprise est très ancrée dans la caraïbe et promeut sa richesse.

        L’INTÉGRATION PAR LE SPORT

         

        Et pour finir, l’athlétisme a changé ma vie, il m’a permis de me construire.

        Tout ce que j’ai appris me sert dans tous les domaines de ma vie aujourd’hui. C’est un moyen d’intégration non négligeable parce qu’il porte des valeurs de respect, d’effort, de persévérance et d’abnégation.

        Je crois fortement dans l’intégration par le sport et le jeune qui comprend cela, comprend qu’il peut s’ouvrir des portes et se construire.

        Work

        ET LA CARAÏBE…

        La caraïbe est pleine de talents, il faut trouver le moyen de la faire grandir et de la faire briller avec ses talents aux yeux du monde, tout en restant chez nous.

        C’est aussi pour cela que j’ai choisi de rester et de servir d’exemple.

        Le projet ultime serait de pouvoir créer une académie sportive dans la caraïbe et de permettre aux athlètes des îles comme Sainte-Lucie et la Dominique de bénéficier de conditions d’entraînement correctes.

        Ainsi de leur permettre de s’exprimer pleinement et de prendre conscience de leurs places dans la société en tant qu’exemple.

        Et aussi de les préparer à la transition après la carrière sportive..

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        Author: Richès Karayib by ASIS W.I.

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